En exclusivité, La Nouvelle République a visité le chantier de la nouvelle attraction du Futuroscope. Décors et effets spéciaux, on vous dit tout.
Jean-Hervé Madec, directeur du développement (à gauche) et Jean-Pierre Joyau, chef de projet au premier étage : « Luc Besson veut tout voir, le moindre décor, la moindre planche ».
A l’extérieur, la surface vitrée derrière laquelle les ascenseurs panoramiques évolueront. A l’intérieur, au rez-de-chaussée, des ouvriers hollandais, anglais… créent « le jardin d’Arthur ».
Ce modèle de fauteuil en mousse sera réalisé en carbone, plus léger qu’un siège classique, car doté de davantage de matériel embarqué.Trois ans. C'est le temps qu'il aura fallu au parc de l'image pour accoucher d'un Minimoy à la hauteur des ambitions de Luc Besson. C'est le réalisateur qui est venu le premier taper à la porte du Futuroscope. «
À l'époque, il ne voulait plus faire de films, uniquement s'occuper de ce personnage qu'il a inventé et faire vivre Arthur dans d'autres lieux que les seules salles de cinéma », se souvient Jean-Hervé Madec, directeur du développement et de l'animation.
Échanges d'idées et de concept entre les deux équipes aboutissent vite à la nécessité de créer «
un univers où le visiteur rapetisse comme un Minimoy, auquel s'ajouteraient des effets spéciaux ».
Dès l'entrée, on est plongé dans un monde troglodytique. Les feuilles s'entrelacent, les herbes nous dépassent et les insectes nous font l'allure de géants. C'est le jardin d'Arthur où, tous les 20 mètres, une expérience sera proposée comme de se peser en poids Minimoy, d'écrire son nom dans l'alphabet lilliputien, sans parler de « l'aspirosée » pour la récupérer dans l'herbe…
Préparé pour l'aventure, on grimpe dans les étages par deux vastes ascenseurs panoramiques, avec vue sur le parc et sa végétation. A l'ouverture, qu'on soit au premier comme au second étage, on atterrit dans le garage de Max. Un décor inspiré du second volet de la trilogie, sur les écrans au prochain Noël seulement. Les pales d'un ventilateur de récup' côtoient une vieille prise électrique sur fond de planches de bois cloutées et de vis ou capsules de soda plus grandes que soi.
Devant nous s'ouvre la salle d'embarquement des quatre « coccivolantes ». 25 personnes prennent place à bord de chaque simulateur de mouvement, pour vivre une course contre la montre de 4 minutes et demie, proposée en relief (avec lunettes polarisantes) sur un écran de 900 m², avec des effets d'air, d'eau et bien d'autres sensations surprenantes…
Un rat qui vous mord le dos !Les « coccivolantes » ont déjà leur robe rouge de coccinelle et seront bientôt équipées de sièges en forme de feuilles d'arbres. Des « baquets » forcément adaptés pour accueillir un Minimoy-visiteur, même s'il affiche 1,80 m sur la toise !
Si ce véhicule « Arthurien » bouge en fonction des images de course-poursuite, il masque d'autres effets spéciaux plutôt surprenants, issus d'une technologie qui existe déjà en partie en Futuroscope. L'attraction « La Vienne Dynamique » est déjà dotée, mais là, les sensations seront décuplées. Les effets multi-sensoriels favorisant l'immersion des visiteurs dans une création numérique originale signée Luc Besson. Exemples.
- Araignée dans le cou. À pleine vitesse, un petit vent souffle dans les oreilles et les cheveux, il provient d'un souffle projeté du fauteuil de devant, ou de l'arrière de son propre cou. Alors que dans le film, on traverse une toile d'araignée géante pour atterrir dans un nid de ses grosses bêtes, un effet mécanique dans la tige du siège-feuille donnera la sensation qu'une araignée vous chatouillant le cou…
- Grenouille gourmande. La « coccivolante » s'aventure près d'une mare où séjourne une grenouille géante visiblement en appétit, qui dégaine sa langue pour happer la machine volante tout en postillonnant sur le Minimoy-spectateur ! Cette fois, c'est un effet d'eau qui est projeté par le siège de devant.
- Le rat qui mort. Le Minimoy-visiteur est poursuivi par un rat dans une caverne ; se rapprochant dangereusement, il lui mord le dos ! Il s'agit d'un effet d'index, installé dans le dossier du fauteuil, qui vient piquer celui qui est assis. Le fameux rat n'hésite pas non plus à cracher à la figure du voyageur éclaboussé d'un effet d'eau.
- La guêpe qui frôle… Des « bzzzz » dans les oreilles et un petit vent de mouvement dans le cou : voilà immédiatement à l'écran des abeilles qui vous frôlent. Et quand la tapette à rat claque, on reçoit un appel d'air sur le nez…
Quatre minutes et demie de frissonsLes visiteurs du Futuroscope n'ont que quelques minutes pour raccompagner Arthur au pied de la lunette, seul passage entre le monde des Minimoys et celui des humains. S'ils n'atteignent pas le pied de la lunette à temps, le passage se referme pour dix lunes… bloquant Arthur à l'état de Minimoy pour autant de temps !
C'est donc au rythme des trépidations et des accélérations de leurs « coccivolantes » synchronisées aux mouvements des images, que les visiteurs survolent le monde féerique des Minimoys. Des jardins de la maison d'Arthur à Paradise Alley (un vrai Las Vegas sous terrain) en passant par le village des Minimoys, ils plongent, slaloment, tournoient et se retrouvent en tête à tête avec des animaux ou des insectes hostiles.
Ça ouvre quand ?Les gros travaux devraient être achevés en septembre. Là, il faudra encore tester les éclairages scéniques, procéder aux retouches couleur, avant le vernissage final. Une ultime étape qui se fera sous l'œil de Luc Besson.
La fin du chantier est programmée pour le début de décembre, histoire de « roder » l'attraction avant la date officielle de lancement de « Arthur, l'aventure en 4D, Bienvenue chez les Minimoys », le 19 décembre, en présence du réalisateur et d'autres « people ». Au même moment, sur les écrans de cinéma du pays, on pourra voir le deuxième épisode de la trilogie, « Arthur et la vengeance de Maltazard ».
Le chiffre
6C'est en millions d'euros la somme que le Futuroscope a consacrée à la conception de la nouvelle attraction « Arthur, l'aventure 4D ». Ce qui s'inscrit dans la moyenne des sommes que le parc inscrit au budget tous les deux ans, pour la création d'une attraction majeure comme les « Animaux du Futur » ou « Danse avec les robots ».
«
Cette fois, nous n'avons pas construit un bâtiment de but en blanc mais réutilisé celui qui accueillait l'animation Atlantis », raconte Jean-Hervé Madec, directeur du développement.